La Spondylarthrite Ankylosante (SA) est une maladie inflammatoire des articulations qui touche principalement la zone d’attache des tendons et des ligaments sur les os (l’Enthèse) ainsi que la membrane des articulations (membrane synoviale)
Au cours de la maladie, l’inflammation de l’enthèse va se propager à l’os et provoquer une ostéite qui va évoluer en 2 phases :
1) Érosion de l’os
2) Cicatrisation avec prolifération osseuse qui, au fil du temps, peut entraîner une fusion osseuse responsable d’une ankylose.
Dans la SA, les lésions inflammatoires siègent préférentiellement sur les enthèses axiales :
– Colonne vertébrale
– Articulations du thorax (côtes, sternum)
– Articulations sacro-iliaques
Les articulations périphériques (hanches, genoux, chevilles, épaules …), peuvent également être touchées.
La Spondylarthrite Ankylosante est une maladie auro-immune dont l’origine n’est pas encore parfaitement élucidée.
On sait cependant que des prédispositions génétiques sont à l’origine du dérèglement du système immunitaire. Ainsi, la présence d’un antigène appelé HLA B27 se retrouve chez tous les malades.
Des facteurs environnementaux comme certaines infections peuvent être aussi à l’origine de la maladie.
Les manifestations articulaires qui caractérisent la SA
* Douleurs du rachis dorso-lombaire, des fesses (articulations sacro-iliaques), du talon au niveau du tendon d’Achille. Les douleurs interviennent principalement au repos et dans la 2ème partie de la nuit.
* Gonflement dû à l’inflammation des articulations des doigts et/ou des orteils : la membrane synoviale enflammée peut sécréter une grande quantité de liquide qui s’accumule dans l’articulation. On parle alors d’épanchement articulaire.
* Raideurs matinales des articulations et du dos qui ne retrouvent une certaine souplesse qu’après une phase de « dérouillage » plus ou moins longue.
* Déformations du rachis. Elles peuvent apparaître avec le temps : Cyphose dorsale (dos voûté), projection en avant de la tête et du cou. Elles sont souvent la conséquence de postures spontanées de confort ou de moindre douleur adoptées par le patient.
* Ankylose progressive et réduction importante de la mobilité
Les manifestations extra-articulaires
* L’atteinte de l’œil : uvéite qui se caractérise par un oeil rouge et douloureux
* manifestations cutanées : psoriasis du cuir chevelu, du visage, des ongles ….
* Troubles du rythme cardiaque et/ou anomalie des valves (aortique/mitrale)
* Problèmes pulmonaires qui peuvent être liés à l’ankylose osseuse de la cage thoraxique.
* La Fatigue est très fréquente dans la SA, notamment pendant les poussées inflammatoires.
Le diagnostic de la Spondylarthrite Ankylosante (SA) repose sur plusieurs éléments.
Le médecin réalise un examen clinique et interroge le patient sur le siège et l’intensité des douleurs.
L’examen clinique peut être normal ou montrer une modification de la courbure de la colonne vertébrale.
Le bilan radiologique va ensuite mettre en évidence l’atteinte de l’enthèse :
– Érosion osseuse
– modifications des articulations sacro-iliaques
– ossifications
Le bilan sanguin va, quant à lui mettre en évidence un syndrome inflammatoire (mesure de la Vitesse de Sédimentation – VS – et mesure du taux de protéine C réactive)
La recherche du HLA B27 est un élément important du diagnostic en l’absence d’antécédent familial.
La SA, une fois diagnostiquée, doit être traitée rapidement pour permettre de limiter l’inflammation et ses conséquences sur le long terme.
En début de traitement, lors des phases douloureuses, on utilise des Anti-inflammatoires Non-Stéroïdien (AINS)
En cas d’atteinte limitée à une seule articulation, le médecin peut prescrire une infiltration de corticoïde dans l’articulation.
Par la suite, pour les patients insuffisamment soulagés, un traitement de fond avec une action spécifique sur le système immunitaire sera prescrit par le médecin.
Ce traitement (anti-TNF alpha) va neutraliser une cytokine présente en trop grande quantité dans le sang des patients atteints de SA. Cette cytokine joue un rôle très important dans le processus de la maladie, il est donc important de bien la contrôler.
La rééducation fonctionnelle :
Elle a une place importante dans la prise en charge de la maladie en complément des traitements médicamenteux.
Le kinésithérapeute enseigne des postures indolores du rachis et des articulations atteintes ainsi que des exercices de renforcement musculaires dont l’objectif est de :
– Récupérer et maintenir la mobilité articulaire au moyen d’étirements et d’assouplissements.
– Renforcer la musculature
– Prévenir et/ou corriger les déformations
Comment peut évoluer ma Spondylarthrite Ankylosante ?
La SA évolue lentement et de façon très variable au cours du temps, toujours par poussées inflammatoires qui, en l’absence de prise en charge, peuvent créer des lésions au niveau du rachis et provoquer des déformations et un enraidissement de la colonne vertébrale et du bassin.